Sida : chute des dépistages et risque de contaminations en hausse
A l’occasion du 1er décembre 2020, journée mondiale de lutte contre le Sida, Santé Publique France alerte sur les conséquences de la pandémie COVID sur l’épidémie liée au VIH.
Une chute des dépistages VIH
En France*, l’analyse des données des laboratoires privés montre une chute de 56 % du nombre de sérologies effectuées entre février et avril 2020 par rapport à 2019.
Les ventes des autotests VIH en pharmacie (physiques et en ligne) ont également diminué par rapport à 2019 : -22% au premier semestre 2020. Une baisse particulièrement marquée en mars (-32%) et avril (-50%) et qui persiste en mai (- 20%) et juin (-14%).
Cette chute n’a pas été compensée par un rattrapage en juin-juillet, ce qui laisse craindre un déficit global des dépistages pour l’année 2020.
*Source : Assurance maladie, Système national des données de santé
Des centres réorganisés mais toujours accessibles
Comme dans de nombreux établissements hospitaliers, l’épidémie covid a entrainé au CHRU de Nancy une importante modification de l’organisation de son CeGIDD* :
- Réduction des horaires d’ouverture pour mobiliser le personnel en secteurs covid
- Accueil uniquement sur rendez-vous afin de limiter le croisement des patients en salle d’attente
- Rendu des résultats par téléconsultation
En conséquence, le nombre de consultations a été divisé par 2 : 3082 consultations en 2019 contre 1566 au 30 octobre 2020. Il en résulte une baisse du nombre de dépistages réalisés, et donc un risque de retard de diagnostic et de retard de mise sous traitements. Si un rattrapage de la situation n’a pas lieu dans les mois à venir, le nombre de contaminations VIH et plus largement de toutes les infections sexuellement transmissibles, devrait repartir à la hausse.
L’équipe du CeGIDD du CHRU de Nancy est à votre disposition pour tout renseignement,
du lundi au vendredi sur RDV : 03 83 15 38 90 (secrétariat)
*Centre Gratuit d’Information, de Dépistage et de Diagnostic des infections par VIH, hépatites virales et infections sexuellement transmissibles
Quelques rappels de prévention contre le VIH
- Toute personne contaminée par le VIH, observante, sous traitement efficace, avec une charge virale indétectable depuis plus de 6 mois, ne transmet pas le virus.
- Le TASP (Treatment As Prevention) ou traitement des personnes séropositives, est le principe retenu comme moyen de prévention de la transmission aux partenaires.
- Le TPE ou Traitement Post Exposition, appelé encore traitement d’urgence, peut être délivré dans les heures suivant un risque de contamination sexuelle ou sanguine, à une personne séronégative, afin de diminuer le risque de contamination. Ce traitement peut être prescrit jusqu’à 48h après l’exposition., et dure28 jours. Remboursé par l’assurance maladie.
- La PrEP ou traitement pré –exposition, est destinée aux personnes séronégatives pour le VIH, multipartenaires, et ayant un risque important de contamination. Le traitement est quotidien. Il peut être proposé à la demande chez les hommes, en l’absence d’infection chronique par l’hépatite B.
- Les préservatifs, masculins et féminins, en latex ou en polyuréthane. Depuis 2 ans, il existe des préservatifs qui peuvent être prescrits par les soignants, et donc remboursés par l’assurance maladie (marque EDEN).
En savoir + www.sida-info-service.org