Dormir à l’hôtel plutôt qu’à l’hôpital

hotel patientDepuis mars 2018, les patients isolés ou habitant loin de Nancy et répondant à certains critères, peuvent dormir à l’hôtel avant ou après une intervention médicale. Tout est pris en charge par le CHRU de Nancy et l’Institut de Cancérologie de Lorraine.

Objectifs : améliorer le confort du patient, soigner davantage de personnes en ambulatoire et réserver les lits hospitaliers aux malades qui en ont véritablement besoin.

Davantage de confort pour les patients et leurs accompagnants
Le médecin peut désormais proposer à son patient de passer la nuit à l'hôtel plutôt qu'à l'hôpital. Le patient est libre d'accepter ou de refuser.

Une façon de préparer de manière plus sereine une hospitalisation, en levant une partie du stress et des contraintes. Le patient se gère comme s’il était chez lui, accompagné de la personne de son choix s’il le souhaite.

« J’ai séjourné à l’hôtel la veille et le soir après mon intervention chirurgicale, en compagnie de mes parents. Sans cette possibilité, j’aurai dû dormir à l’hôpital. J’ai trouvé cela très réconfortant et je me suis sentie plus libre et tranquille. » Sophie M., 48 ans, Haute-Savoie, juillet 2018

L’accès à l’ambulatoire facilité pour les malades
Pour bénéficier d’un hébergement temporaire non médicalisé, le patient doit répondre à un certain nombre de critères : éloignement géographique du domicile (plus d’1h30 de trajet), critères médicaux et sociaux, type de patientèle (enfants, adultes et personnes âgées, accompagnants…), typologie des séjours concernés (ambulatoire, traitements itératifs, hospitalisation conventionnelle).

« Notre zone d’attractivité régionale est vaste, nos patients viennent souvent de loin, souligne le Pr Pascal Eschwège, urologue au CHRU, auteur d’un mémoire sur les hôtels hospitaliers en 2015 qui a servi de cadre à l’expérimentation lorraine. En 2017, il y a eu plus de 67 000 hospitalisations de patients résidant à plus de 50 km du CHRU. L’hôtel, c’est faciliter l’accès aux prises en charge en ambulatoire et optimiser les parcours. Tout en tenant compte des évolutions des attentes des patients et celles des organisations de soins. »

Améliorer la sécurité des soins
Ce nouveau concept d’hébergement doit permettre de concentrer les moyens humains et matériels du CHRU et de l’ICL sur les prises en charge nécessitant une hospitalisation.

« Il s’agit de recentrer l’hôpital sur son cœur de métier en limitant les hébergements non justifiés et en réduisant le séjour des patients au strict temps utile et nécessaire », explique le Pr Eschwège.

En évitant ces temps d’hospitalisation, le dispositif participe à diminuer les risques d’infections nosocomiales, à réduire le nombre de ré-hospitalisations, et à limiter les transports entre l’établissement de soin et le domicile, notamment dans le cadre de prises en charge récurrentes (bilans, examens, chimiothérapie…). Le concept doit également avoir un impact positif sur l’activité des établissements et sur leur durée moyenne de séjour.

Une expérimentation à évaluer
C’est lors du rendez-vous de consultation que le médecin propose au patient l’hébergement hôtelier. Si celui-ci accepte, un passeport rassemblant tous les documents d’information lui est remis. Le CHRU ou l’ICL se charge de réserver la chambre qui est intégralement prise en charge par l’hôpital.

Pour cette expérimentation, une convention a été passée avec la Maison des Chercheurs, appart’hôtel situé au niveau du Vélodrome à Vandoeuvre. Une attention particulière est portée à l’évaluation du dispositif : questionnaires de satisfaction systématiquement remis aux patients, tableaux de bord trimestriel, rencontres régulières avec la structure d’hébergement (contrôle des normes d’hygiène, retour sur les questionnaires de satisfaction, fonctionnement…). Une première évaluation cette année permettra d’ajuster le dispositif.