Diététicienne à l’hôpital

Mise en place d’un régime alimentaire particulier, renutrition avant un traitement, éducation thérapeutique : la diététique fait partie intégrante des soins et relève d’une prescription médicale. Les 31 diététiciennes du CHRU de Nancy travaillent auprès des patients en étroite collaboration avec les équipes des services de soins.

dieteticiennes 02Une activité en pleine évolution
« Sensibiliser les équipes hospitalières sur le dépistage de la dénutrition au plus tôt dans le parcours de soins est l’un de nos objectifs, souligne Laure Hector, diététicienne. Notre intervention auprès du patient consiste à évaluer précisément sa situation : comment est son appétit, pense-t-il se nourrir suffisamment… Parler alimentation, c'est parler de ses habitudes de vie. Le sens de l'écoute est essentiel. Ensuite, nous voyons ensemble ce qui va être mis en place durant le séjour pour améliorer ses apports alimentaires, du complément hyperprotéiné à la nutrition artificielle si nécessaire. Des bilans caloriques sont réalisés à l’issue de chaque repas par les aides-soignantes qui notent dans le dossier informatisé ce que le patient a mangé ou non. Grâce à ce suivi, nous pouvons ajuster la prise en charge diététique et préparer au mieux le retour à domicile. »

Le patient, partenaire de sa prise en charge
« De nombreuses pathologies cardio-vasculaires, rénales, digestives, surpoids et obésité ou encore le diabète, nécessitent la mise en place d’un régime alimentaire spécifique, expliquent Patricia Dupont, Véronique Philippe et Martine Wolf, diététiciennes à l’Unité de Médecine Ambulatoire. Une consultation d'une heure permet de faire le point avec le patient, de lui apporter des conseils et d’établir des nouvelles règles diététiques à adopter au quotidien. Il ne s’agit pas d’être directif mais de s’assurer de la motivation du patient à réaliser ces changements en négociant avec lui des objectifs acceptables et réalisables. »
Rendre le patient acteur de sa prise en charge, c’est le sens des ateliers d’éducation thérapeutique animés en équipes pluridisciplinaires. Pour la préparation à la chirurgie bariatrique, un parcours balisé est proposé autour de séances de groupe et d’un suivi post-opératoire personnalisé.

Le régime alimentaire comme traitement
« À l’hôpital d’enfants, je suis notamment les patients atteints de maladies métaboliques pour lesquelles toute protéine peut être proscrite de l’alimentation, explique Amandine Pierron. Substituts de lait, farine hypoprotidique… ces régimes stricts sont à respecter tout au long de la vie et nécessitent un accompagnement particulier : lien avec les structures scolaires, ateliers cuisine, gestion des urgences. L’enjeu est de préserver la qualité de vie tout en respectant l’apport nutritionnel pour la bonne croissance de l’enfant. » « C’est le même principe pour les allergies alimentaires, poursuit Patricia Sergeant, avec une étape importante d’explications pour les parents et l’enfant afin que celui-ci devienne autonome. L’éviction de l’aliment en cause sur une période donnée permet de guérir l'allergie par réintroductions progressives réalisées en hôpital de jour puis des inductions de tolérance à domicile. »

Diététique et Restauration, des liens renforcés
« L’équipe Diététique renforce son travail en collaboration étroite avec le service Restauration du CHRU afin d’améliorer les prestations offertes aux patients, déclinées sur la base de 55 régimes différents et des menus élaborés selon 2 cycles (été/hiver) et des roulements sur 4 semaines, expliquent Alexandra NGuyen et Emeline Hanot rattachées à la Restauration. La commission de Restauration se réunit toutes les deux semaines : révision des menus, analyse des retours de satisfaction, informations relatives aux fournisseurs. Les recettes, méthodes de production et matières premières pour lesquelles le local et les circuits courts sont de plus en plus privilégiés, sont ainsi évaluées et réajustées si besoin. » Une véritable démarche qualité ancrée dans les pratiques professionnelles au service du patient.

Chiffres clés 2016
13 600 prises en charge hospitalières et 4 080 en hôpital de jour
3 750 consultations
2 370 patients ayant bénéficié d’un atelier de groupe